Une faible participation, rappelle un stratège de droite, favorise les listes dont le noyau dur d’électeurs se déplace quoi qu’il arrive. « Les Verts, les Insoumis, le Rassemblement national », résume un homme de droite, qui a remarqué lors du premier tour des législatives partielles ce dimanche, que moins d’un électeur sur quatre s’est rendu aux urnes, voire moins d’un sur six à Paris.
Rappel des troupes
C’est là que les procurations interviennent, parce qu’elles permettent de s’assurer qu’une personne qui se déplace vote trois fois : pour elle, et pour les deux personnes qui lui ont confié leur procuration. C’est l’une des spécificités cette année : deux procurations par mandant. Autre nouveauté : vous pouvez préremplir en ligne votre procuration. Et ça, les partis l’ont bien en tête. « Nous, on fait un max de procurations », me confie Bruno Bonnell, pour qui « l’appareil d’En Marche est efficace là-dessus. » En Marche, comme le PS, ont battu le rappel des troupes mardi 1er juin sur les réseaux sociaux. Valérie Pécresse a, elle, carrément lancé sa plateforme : votonsvalerie.fr, où ses équipes mettent en relation ceux qui veulent laisser une procuration pour la candidate, avec un électeur de droite qui respectera bien la consigne de vote.
Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand n’est pas en reste. Lundi, un message a été envoyé à ses 170 colistiers, pour les appeler à mobiliser leur carnet d’adresses. Et une nouvelle salve de sms va être envoyée ce mercredi. Pour autant, à en croire un proche de Valérie Pécresse, les procurations sont « un sujet de vigilance, mais pas hautement stratégique. » Autrement dit : il faut garder un œil dessus, mais elles ne changent pas le tiercé de tête. En revanche, les procurations peuvent permettre à un candidat plus en difficulté de passer la barre des 10%, le seuil au-dessus duquel la loi autorise à se maintenir au second tour. Ou départager deux listes au coude-à-coude dans les sondages, pour déterminer autour de quel candidat doit se faire l’union au second tour. Utile, par exemple, là où des formations de gauche se disputent le leadership.